IRP TrEnamelFC

IRP TrEnamelFC La circulation des objets émaillés entre la France et la Chine (milieu XVIIème – milieu XIXème siècle) : interactions technologiques, culturelles et diplomatiques

*PROJET TERMINE*

Date d’exercice : 2018.01-2021.12
Effectif : FR : 30 / CH : 21
Nombre de laboratoires : FR : 7 / CH : 1
Principaux évènements :
– Colloque inaugural « Les présents diplomatiques entre la Chine et l’Europe aux XVIIE-XVIIIE siècles », Paris, 4-5 mai 2017.
– Première table ronde internationale « vernis, glaçures, pigments (II). Techniques et savoir-faire sur la longue durée », Paris, 11 mai 2017.
– Colloque international « Tracer dans les objets leur origine », Paris, 28 septembre 2017.
Villes impliquées :
En France : Paris, Sèvres, Limoges, Lorient
En Chine : Beijing
Site internet :
https://trenamelfc.hypotheses.org

Introduction

Le programme IRP TrEnamelFC (2017-2021) résulte de l’ensemble des travaux menés ces dernières années par les équipes françaises ainsi que de l’appel à collaboration lancé en 2014 par le musée du Palais de Pékin. Il s’agit d’une étude de cas approfondie sur l’une des composantes des échanges entre la France et la Chine, centrée sur les objets émaillés, leurs artisans et leurs techniques. Cette étude présente un potentiel exceptionnel dans la mesure où elle est conduite en étroite collaboration entre les chercheurs des deux pays. L’objectif scientifique principal du IRP TrEnamelFC est de dépasser les écueils auxquels les travaux précédents ont été confrontés : d’un côté, une vision euro-centrée de la diffusion à travers le prisme des écrits des Jésuites et de l’autre un parallélisme visuel établi avec des observations exclusivement stylistiques des objets. Pour ce faire, le projet associe étroitement les sciences dures aux sciences humaines et sociales. Le thème de recherche s’appuira sur les contextes historiques respectifs ainsi que sur la connaissance des techniques propres à chaque aire géographique, ceci afin de garantir une mise en parallèle pertinente. Seule une collaboration de qualité reposant sur la complémentarité des équipes peut garantir les résultats de recherche. Cette étude transnationale se distingue par ailleurs par l’exploitation et la confrontation inédites de deux ensembles de données : les archives chinoises et celles en langues européennes d’un côté, les archives et les données physico-chimiques de l’autre. L’étude a pour objectif de proposer une histoire connectée « symétrique » et « mesurable » des techniques de l’émail.

Missions et thèmes de recherche 

Le projet s’inscrit dans une double dynamique de recherche correspondant à une demande conjointe des deux pays.  

Les chercheurs travaillent ensemble depuis dix ans sur les archives de la Cour et ses manufactures-ateliers, ainsi que sur les archives notariales et des artisans (équipes françaises). Une collaboration étroite entre les chercheurs chinois et français assurera une exploitation scientifique optimale des archives, tant du point de vue de la qualité de traitement que du point de vue des méthodes et des angles d’analyse. Le travail collectif sur les archives est construit sur un postulat :  les sources documentaires en langues asiatiques et européennes ont une valeur égale dans la construction d’une histoire connectée et surtout « symétrique » des échanges. Le défi du projet consistera ici à faire dialoguer, sans les hiérarchiser, les archives imprimées et manuscrites en différentes langues (chinoise, mandchoue, tibétaine, et européennes), et issues de contextes différents (économiques, savants, diplomatiques …). Le but sera de les traiter dans toute leur complexité et complémentarité. 

Il s’agit donc de restituer une histoire des échanges à « plusieurs voix » selon une réalité plurielle.

La deuxième dynamique de cette collaboration concerne les analyses en laboratoire. En effet les grandes universités et musées chinois investissent largement dans les équipements et la formation du personnel scientifique pour l’analyse en laboratoire des objets d’art ou d’archéologie. Les équipes françaises, en l’occurrence le laboratoire C2RMF et le laboratoire MONARIS (moins bien doté en équipements et en moyens financiers) ont de leur côté développé des méthodes d’analyses innovantes qui les ont placés au meilleur niveau mondial sur le plan méthodologique. Pour ce qui concerne la circulation entre l’Europe et la Chine, des travaux réalisés jusqu’ici sur la correspondance des Jésuites ont révélé des traces du mouvement des objets, des artisans, et des matières premières entre les deux pays. Cependant, c’est la première fois que des analyses physico-chimiques de grande ampleur vont être pratiquées (en laboratoire et dans les réserves des musées) sur un double corpus d’objets chinois et français par les laboratoires MONARIS & C2RMF, et par le Département de restauration et d’analyses scientifiques du musée du Palais de Pékin. Les analyses physico-chimiques seront menées dans la perspective de construire une histoire interconnectée entre les artisans travaillant sur les différents supports (métal, verre et porcelaine) et les différents espaces géographiques. En plus d’une meilleure compréhension des canaux d’approvisionnement en matières premières pour ces productions, le projet donnera  l’occasion de réajuster et d’affiner la chronologie de ces trois catégories d’objets qui ont été jusqu’ici étudiées de manière totalement isolée. Enfin, grâce à des mesures en laboratoire utilisant les mêmes critères pour les objets chinois et français (notamment pour ceux présentant des couleurs similaires), nous espérons pouvoir identifier les procédés/agents colorants importés de France en Chine, tout en expliquant et datant ce phénomène.

Axes de recherche du IRP 

a) « Identification, restauration et reconstitution : les objets comme sources » s’organisera autour de l’étude des émaux chinois et français de collections du musée du Palais de Pékin et de musés français, en intégrant les apports de l’archéologie, des études stylistiques, de la restauration et des analyses physico-chimiques ;

b) « Les écrits et les techniques » regroupera les études des sources écrites et s’interrogera sur la pertinence des différentes catégories de sources, en particulier les archives manuscrites, dans la compréhension des techniques artisanales ;

c) « Transferts, techniques et territoires » étudiera les modes de transmission des techniques entre les différents métiers de finition (en Chine et en France) dans le but de comprendre les modalités de circulation de ces techniques.

Les institutions et laboratoires impliqués 

Côté français :
• « Centre de recherche sur les civilisations de l’Asie Orientale », UMR 8155
• « Identités-Cultures-Territoires », UPD07 EA337
• « Centre Alexandre Koyré », CAK, UMR 8560
• « Chine, Corée et Japon », CCJ, UMR 8173
• « De la molécule aux nano-objets : réactivité, interactions et spectroscopies », UMR 8233
• Centre André Chastel
• Bibliothèque nationale de France
• C2RMF
• Le musée national des arts asiatiques-Guimet
• Le musée des Arts Décoratifs à Paris
• Le musée des Beaux-arts de Limoges
• La Cité de la céramique, Sèvres & Limoges
• Le musée Cernuschi
• Le musée Cognacq-Jay
• Le musée de la compagnie des Indes, Lorient
Côté chinois :
• Institut d’archéologie, musée du Palais de Pékin, Pékin, Chine
• Département de recherche sur la vie de la cour, musée du Palais de Pékin, Pékin, Chine
• Département des objets d’art, musée du Palais de Pékin, Pékin, Chine
• Département des affaires étrangères, musée du Palais de Pékin, Pékin, Chine
• Département de restauration et d’analyses scientifiques, musée du Palais de Pékin, Pékin, Chine

La délégation du musée du Palais de Pékin en France (château de Versailles) , 10-13 septembre 2019.

pll_language:fr Remarque : je n’ai pas de version chinoise du texte à intégrer, c’est pourquoi je joins une version anglaise en attendant une éventuelle version chinoise. Codes à intégrer :